Avigdor Arikha - Vivant, végétal, inanimé
Avigdor Arikha était un peintre illustrateur décédé en 2010. Né en Allemagne, il vécut en alternance en Israël et en France. Son style de peinture se distingue par sa sensibilité réaliste. Il a marqué sa peinture d’une empreinte personnelle incontestable. Dans un documentaire sur sa vie et son œuvre, on le découvre assis devant son chevalet en train d’exécuter une peinture à l’huile. L’artiste, considéré comme appartenant à l’école classique par son style, surprend du fait qu’il peint directement sur la toile blanche tendue sur le chevalet sans aucune préparation de fond préalable. Il fait vibrer nerveusement sur la toile son pinceau trempé dans une couleur presque à sec, tandis qu’il observe le personnage assis devant lui. Tissé du néant, le portrait se révèle soudain dans une profusion vibrante et irrésistible.
Dans le documentaire, Arikha s’exprime sur l’intérêt de la peinture en « une session », autrement dit une séquence de travail, sans interruption, pendant quelques heures, jusqu’à l’aboutissement parfait du tableau. Selon lui, une telle méthode assure une dimension homogène et accomplie à l’œuvre.
Cette méthode est loin d’être simple. Elle diffère fortement du traditionnel travail sur couches, qui les laisse sécher lentement pendant des jours, et ensuite fait de même sécher les différentes étapes du tableau.
Arikha a réalisé plusieurs portraits et natures mortes selon cette méthode qui lui est particulière de ne pas faire de différence entre un être vivant, un végétal ou un objet inanimé, Chacun d’eux a droit au même traitement délicat et méticuleux, tant au niveau de la couleur, des traits, de la composition, des détails de l’ombre portée. Tout cela laisse parfois une impression photographique.
Un autoportrait, un pain et du poivre, chacun constitue un sujet à part entière digne d’un tableau regorgeant de caractère et de personnalité.
Parfois, il semblerait qu’un parapluie est en fait un autoportrait...