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Frank Morrisson et le jazz urbain

Frank Morrisson et le jazz urbain

J’ai récemment découvert un artiste américain du nom de Frank Morrison qui peint des sujets des scènes très variées, du monde de la musique, du sport et essentiellement de ce qu’on qualifie dans l’histoire de l’art de genre de scènes de la vie quotidienne. Les vues quotidiennes de Morrison se situent dans des rues urbaines vivantes, colorées et pleines de mouvement. Ses peintures sont remplies de sensualité et d’admiration pour les sujets à la peau sombre, sans compter les « Reines africaines ».

Morrison est né au Massachusetts. Il est arrivé avec sa famille à New Jersey dans son enfance. Il y passa son adolescence, intrigué par les rues alentour, fasciné par les phénomènes qui façonnaient son monde : un DJ du voisinage animant une boom de quartier avec ses fans, un quartier aux personnages hauts en couleurs, des break-danseurs qui tenaient la vedette des scènes du week-end. Cette atmosphère remplit son imaginaire de tous les possibles et il se promit qu’il ferait partie de ce monde à son tour.

Morrison devint un artiste de graffiti renommé et également un break danseur. A ce titre, il se lia au groupe « Sugar Hill Gang’s dance ». Pendant une tournée en Europe, il arriva au musée du Louvre à Paris où, fasciné, il prit la décision de retourner à ses racines et devenir un artiste peintre.

L’art de Morrison est unique en son genre et extrêmement expressif. Les traits les plus caractéristiques de ses peintures sont l’exagération des membres et des personnages qui planent. Ses travaux subissent l’influence de ses expériences dans la vie, comme aussi son amour et respect pour sa famille, sa femme Connie, ses trois fils et sa fille et la présence de Dieu dans sa vie. Sur tous ses tableaux il prend soin d’ajouter à sa signature l’inscription TTG (Thanks to God / Grace à Dieu). Remerciements à Dieu pour les dons qu’il a reçus, pour sa famille et son talent.

 Sur le site web de ses œuvres, on peut voir le titre « The Urban Jazz », témoignage de la nature de ses travaux qui paraissent dans la suite de la page. Ses peintures sont pleines de scènes de rues bruyantes, scènes domestiques, scènes de jeux d’enfants, de danse à l’église, scènes musicales tirées du monde du jazz, avec des musiciens sur scène, des instruments musicaux, des chanteurs et des danseurs. Des personnages fascinants aux corps sinueux, qui génèrent de la musique sur un instrument où s’alignent et dansent avec légèreté des notes. Ou encore un spectacle de rue avec des microphones et un magnétophone géant. De nombreux tableaux de femmes superbes revêtues des traditionnelles tenues africaines matinées des accessoires modernes de la mode urbaine. Plusieurs travaux exposent des scènes érotiques, où abondent des éléments emblématiques des rues dans lesquelles il a grandi et qui évoquent l’histoire des noirs aux Etats-Unis. Chaque peinture est pléthorique ; chacune d’elle constitue un symbole d’un monde à part entière. Il faut bien connaitre la ville et son contexte pour en assimiler la signification.

Parmi ses travaux, on note une scène de basketball dans laquelle les joueurs flottent jusqu’au panier dans une sorte de composition dansante, leurs membres tendus de manière non naturelle, étirés à l’extrême dans toutes les directions, leurs muscles mis en évidence. L’arrière-plan d’une nuit étoilée coupée de nuages dramatiques illuminés par un faisceau de lumière de source invisible au sommet du tableau infuse à cette peinture de genre un aspect religieux. Il semble d’ailleurs tout à fait plausible qu’une imagerie chrétienne y soit associée avec, au centre du tableau trois personnages entrelacés, flottant majestueusement, référence claire à la Trinite.

Dans son œuvre, certains tableaux ont un style unique, des personnages typiques, aux traits de visage distingués, qui par le mouvement imprimé et leur habillement, racontent toute une histoire tout en invitant le spectateur à plonger dans leur monde et explorer leur signification.

Un portrait ne se contente pas d’être la représentation d’un visage ou d’un corps. S’y ajoutent une échelle de détails qui peuvent expliquer le monde du sujet peint, comme son habillement, les objets qui l’entourent, des objets de son monde privé, son lieu de vie, ses passe-temps favoris, sans oublier son animal de compagnie. Le symbolisme du portrait atteint son zénith au XVIIe siècle, l’âge d’or de la peinture hollandaise où l’on fait grand cas des détails de l’histoire racontée par le portrait, objets personnels, vêtements, aspect de la pièce ou du paysage. Cette approche narrative est encore très prégnante dans l’œuvre de Morrison me semble-t-il. On éprouve une concentration de magie dans ces bêlements symboliques et il vaut la peine de réfléchir à ces questions lors de la commande d’un portrait : que fait la personne dans le portrait, ce qu’elle porte, ses passe-temps favoris, les objets qui la personnifient ou qui expriment le mieux sa personnalité.

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