La Physiognomie de Charles Le Brun
Charles Le Brun était un peintre français de grande influence au XVIIe siècle. En 1664 le roi Louis XIV le nomma premier peintre royal en charge de la collection royale de peintures. En 1668, Le Brun donna à l’Académie royale sa conférence sur la Physiognomie: une comparaison des expressions faciales humaines avec celles d’animaux. Il s’appuyait sur la théorie de Descartes sur le cerveau, considéré comme le siège de l’esprit, pour démontrer que les caractéristiques physiques de l’humain étaient reflétées par l’expression faciale. Le Brun le démontra à l’aide d’un grand nombre de peintures.
La physiognomie est l’intelligence du visage, la définition du caractère d’une personne selon les expressions du visage. Le Brun présenta tout l’assortiment de personnalisations en peinture de têtes d’animaux et d’humains, mettant en avant les caractéristiques qui divulguent des tendances naturelles. Le but de la physiognomie était de juger de la personnalité au moyen des traits faciaux.
Mais Le Brun ne se contente pas de comparer les traits du visage humain avec ceux des animaux dans ses peintures. Dans la plupart de ses peintures comparatives, Le Brun tend à humaniser les animaux et déshumaniser les personnes. La comparaison avec les animaux était basée sur la théorie populaire de Giovanni Battista della Porta (Della fisionomia dell’huomo), elle-même tirée d’une théorie pseudo-aristotélicienne qui concluait sur la nature humaine à partir de la ressemblance à un animal. La partie conséquente de la théorie de Le Brun traite des visages des anciens législateurs et philosophes. C’est ce qui le rend pertinent pour les artistes.
Le Brun fonda son diagnostic du caractère humain sur un des organes majeurs du visage. Tous les écrivains à ce sujet étaient persuadés que les traits animaux étaient des faits établis: les ânes ne seraient pas sensibles à la douleur, le cerf, le chat et le lapin sont timides, le taureau est fort, le lion brave et noble etc… certains de ces traits se sont cristallisés par l'observation tandis que d’autres n’étaient que des stéréotypes tirés de proverbes. Certains traits, comme la noblesse du lion, sont nés du jugement physiognomique même.