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Portrait avec un chat

Portrait avec un chat

Les chats apparaissent souvent dans des peintures à travers l’histoire. On trouve aussi des chats dans des portraits. Etant donné que le chat est universel, il est entré dans de nombreuses traditions folkloriques, légendes folkloriques, mythologies et mythes. Il a acquis une dimension protéiforme dans les paraboles et les symboles. Le chat fait à tel point partie intégrante de la culture hollandaise qu’on le trouve dans des œuvres religieuses, comme des tableaux de la Sainte Famille par exemple. Au XVIIe siècle, le chat fait son apparition dans une masse de peintures hollandaises à l’époque de l’âge d’or économique et culturel néerlandais. La bourgeoisie est en plein essor tandis que le protestantisme progresse et que la société en général tend à se séculariser. Plus tard, l’art hollandais va cultiver la peinture à l’huile traditionnelle. De surcroit, la peinture de l’époque est pénétrée d’humour et de symbolisme, de sorte que chaque détail renvoie à un signifié qui dépasse les apparences. Il importe par conséquent d’examiner avec attention chacune de ces œuvres dans lesquelles un chat peut parfois faire allusion à la tentation ou à un chasseur. Il peut également suggérer un secret dans la scène du tableau destiné à d’inculquer une valeur morale ou pédagogique.

La peinture hollandaise plus tardive, à l’instar de l’art moderne dans le reste de l’Europe occidentale, cultiva une attitude moins didactique, moins morale et beaucoup plus personnelle. Au XIXe siècle, on trouve un portrait très personnel, en style très réaliste, peint à l’huile sur toile. Dans le tableau de Jan Veth, un homme est assis sur un large fauteuil en cuir aux accoudoirs en bois moulé. La pièce se situe probablement dans une clinique médicale ou un studio à en juger par le squelette sur la gauche du tableau. Les images sur le mur et le costume de l’homme attestent de la culture et du statut, une bonne éducation et une profession libérale. Ses mains sont propres, ses vêtements sur mesures, il a une pipe dans la bouche et un mouchoir blanc dans la pochette mouchoir. Ce sont là des signes classiques de statut social.

Mais dans le détail du tableau, on aperçoit un chat assis sur les genoux de l’homme, la tête baissée dans une attitude de somnolence satisfaite et un sentiment de sécurité. Ses pattes sont croisées comme les mains de l’homme estimable qui le tient sur ses genoux, créant de la sorte un contact direct entre l’homme et le chat. L’homme est concentré, le regard droit vers le regardant, sa manière d’être assis est raide ; tous ces détails impliquent l’ordre et la rigueur. Inversement, le chat qui est situé presque entièrement au centre physique de la personne pourrait bien faire allusion à des traits plus tendres de la personnalité de l’homme assis. Tandis que le portrait expose des détails méticuleux de l’apparence de l’homme et de la pièce alentour, seul le chat demeure un être naturel, rond qui, dans la tradition hollandaise, évoque un élément sauvage, incontrôlable, malicieux et rapide, un chasseur, un séducteur et parfois un voleur. Le chat est le seul indice de l’existence de quelque trait relâché dans la personnalité du portrait, en contraste avec son air austère dans tous les autres détails.

Le personnage du tableau est Arnold Aletrino (1858-1916), un médecin et criminologue hollandais qui a écrit en faveur de l’homosexualité qu’il considère comme un état normal et qui défendit les droits des homosexuels dans le cadre du Congrès hollandais: Jan Veth, Portrait d’Arnold Alterino, 1885, huile sur toile, 50x40 cm, La Haye, Musée Letterkundig.

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