Portraits de rabbins et de Justes
Les portraits de rabbins et de ceux que l’on désigne comme des « Justes » sembleraient tomber sous la prohibition du commandement « Tu ne feras aucune idole, aucune image de ce qui est là-haut dans les cieux, ou en bas sur la terre, ou dans les eaux par-dessous la terre » (Exode, 20, 3). Toutefois, une autre interprétation déclare : « Tes yeux verront ceux qui t’instruisent » Isaie, 30, 20, en vertu de laquelle contempler le portrait d’un rabbin ou d’un Juste favorise l’éveil et ouvre la voie à la symbiose avec l’âme de ces derniers, source d’inspiration, de réconfort et de sainteté.
Les portraits de rabbins et de Justes ont toujours tenu une place appréciable dans l’art visuel juif. Sans pour autant avoir développé une tradition artistique comparable à celle du christianisme, le monde juif a créé des œuvres d’art à la fois dans l’ordre ornemental et cultuel depuis des siècles. L’accès au monde des arts était certes souvent interdit aux artistes juifs mais il n’en reste pas moins que ceux-ci ont créé des manuscrits admirables, bâti des synagogues remplies d’œuvres et d’objets d’art, de même qu’ils ont peint des portraits de leurs dirigeants.
Ce type de portraits a rarement survécu au Moyen Age, comme un portrait de Maimonide. Il existe cependant plusieurs portraits de rabbins peints par le peintre et graveur hollandais Rembrandt. La Bible nous parle du personnage de Bezalel, le créateur désigné par Dieu du Tabernacle. Le nom Bezalel signifie “ A l’ombre de Dieu”, ce qui implique une interprétation conséquente du rôle de l’artiste : De même que Dieu a créé le monde, les artistes servent Dieu dans ce monde à travers leurs créations. En plus de servir Dieu, il est donné aux artistes de racheter le monde par leurs œuvres. Les portraits de rabbins et de Justes participent à l’élévation du foyer religieux d’un lieu essentiellement fonctionnel à un domaine spirituel qui participe activement de l’identité juive. Les portraits de rabbins et de Justes servent une vision de l’identité à double titre : dans leur aspect visible, ils constituent un signe d’appartenance à une culture religieuse, orthodoxe, à la fois interne et extérieure. Dans un sens spirituel, ce type de portraits reflète une vision traditionnelle et commune identifiée par une figure rabbinique particulière ou par un groupe religieux particulier.
Le portrait d’un rabbin ou d’un Juste à la maison – une bénédiction pour la maison ! Un regard approfondi des textes rabbiniques révèle qu’il n’existait pas d’interdit inconditionnel aux images et que la relation entre la loi juive et la représentation visuelle est bien plus complexe que la formulation du deuxième commandement : la Bible interdit certes le culte des idoles mais tient compte du fait que toute image n’est pas forcement idolâtre, en particulier les portraits réalisés par des juifs. Le deuxième commandement n’interdit pas nécessairement l’art visuel figuratif mais favorise plutôt un style et des techniques uniformes, en particulier par des autorités qui permettent à des artistes juifs de créer des images qui remplissent leur devoir dans le cadre du judaïsme et qui vont même jusqu’à discréditer les images étrangères. L’art juif, peut-on alléguer, existe grâce au deuxième commandement et non malgré lui.
En tant qu’artiste qui travaille depuis de nombreuses années avec différents types de population et crée tant pour le monde des affaires que pour des besoins personnels, j’ai appris à connaitre et respecter la diversité des cultures, des croyances et des genres de vie de toutes sortes sur le vaste spectre social. Je trouve beaucoup d’intérêt à travailler avec des gens qui n’appartiennent pas à mes cercles familiers et je suis heureuse de découvrir des contenus et de la profondeur dans le travail que je fournis pour eux. Chacun des projets que je prends en charge me permet d’approfondir mes connaissances sur les autres et je me trouve à chaque fois reconnectée avec l’affectivité et les vues de mes clients. Travailler à des portraits de rabbins et de Justes m’expose au monde de la spiritualité de la société religieuse dans toutes ses nombreuses nuances. Cet exercice aiguise en moi la sensibilité et l’identification avec l’histoire multiforme de la mosaïque humaine.
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