Traitements de conversion
Ces derniers jours, le pays était en ébullition à la suite des déclarations provocantes du ministre de l’éducation Rafi Perez, qui soutient les traitements de conversion et affirme même en avoir usé lui-même. A l’ère du mélange des genres et à la suite des succès de quelques figures historiques membres de la communauté internationale LGBTQ, il me semble que la tempête est justifiée. De nos jours, il n’y a plus de place pour des déclarations obscurantistes, moins encore dans un forum public, dans le gouvernement Netanyahu.
On a du mal à le croire.
La communauté LGBTQ est furieuse. Mais de l’autre côté, le grand public est révolté par le vacarme et les provocations de la communauté LGBTQ. Mais cette communauté est composée d’un ensemble de gens nés dans une cruelle réalité. Personne ne choisit de se joindre à cette communauté, ils sont nés dedans et contrairement aux autres communautés religieuses ou autres, personne ne peut réellement émigrer de la communauté LGBTQ.
C’est sensiblement comme la couleur de la peau dans laquelle vous naissez. Et vous êtes liés à une communauté qui vous ressemble, que vous le vouliez ou non.
Il est vrai que contrairement à la couleur de la peau, l’orientation sexuelle peut être cachée. Des montagnes d’études ont été écrites à ce sujet, littéraires, historiques, sous la qualification « vivre dans l’armoire ». On sait qu’un enfant qui montre des tendances LGBTQ va vivre des moments difficiles et suivre le chemin cauchemardesque du « coming out », pour il/elle en premier, pour ses proches ensuite et enfin dans toutes les circonstances de la vie, chaque fois recommencés.
Cet itinéraire est pavé de bosses, de sang et de larmes pour la grande majorité des membres de la communauté, mentalement et physiquement. Le pourcentage de victimes d’exclusion, de sévices, d’agressions parmi eux est sans aucun doute infiniment plus élevé que dans tout autre communauté. En 2019, malgré d’innombrables petites et grandes conquêtes et révolutions, en dépit de la culture de héros comme Marsha P. Johnson, Dana International, RuPaul et autres cas intermédiaires, les faits d’incivilité ne sont pas rares, même au centre de Tel Aviv. On en reçoit des échos de temps à autres dans les media.
C’est la fragilité de leur statut qui pousse les LGBTQ aux parades de fierté chaque année dans le but de stimuler le sens de la communauté, l’unité et le soutien. Surtout ces manifestations parviennent à stimuler les jeunes tourmentés à relâcher leurs inhibitions, accepter la légitimité de leur identité et leur orientation sexuelle qu’ils n’ont pas choisie. Il n’y a pas de raison d’avoir honte de ses tendances et de vivre en secret, dans le mensonge et l’obscurité, sans compter l’angoisse existentielle qui pousse parfois au suicide. Ces manifestations sont aussi censées démontrer la force de la communauté en tant que corps organisé et uni, capable de fournir aide et protection à ses membres contre les dangers, nombreux et connus.
Nos limites en tant que société doivent être de porter préjudice à autrui. Aussi longtemps que d’autres vivent leurs vies à leur manière, sans nuire à quiconque, nous n’avons pas le droit d’interférer dans leurs vies. En quoi le style de vie des LGBTQ affecte-t-il autrui davantage que qui mène une vie hétérosexuelle ?
L’intervention sous la forme de traitements de conversion est un des agissements de l’Eglise catholique dans le passé à l’endroit des infidèles par voie du pouvoir absolu et sans restriction d’une institution qui a imposé ses lois sans pitié sur les populations ignorantes et faibles par l’intimidation, les punitions et la torture. Les traitements de conversion sont en effet du bourrage de crâne, une méthode utilisée par les glorieux empires fascistes et communistes. Comment une telle méthode va-t-elle de pair avec le régime libéral, éclairé et anti-iranien d’Israël, si occidental, connecté à Netflix et fer de lance de la révolution végan dans le monde ?
C’est pourquoi, lorsque les paroles obscurantistes d’un ministre du gouvernement nous ramènent des centaines d’années en arrière, après un combat sisyphique pour l’obtention de droits humains élémentaires et la sécurité pour de si nombreuses personnes dans le monde, il y a vraiment de quoi s’inquiéter.
J’invite les membres de la communauté LGBTQ à me contacter et commander un portrait, un portrait de couple, un portrait personnel, un portrait de famille, un portrait en pied sur des talons ou avec une perruque, maquillé ou nature, selon votre préférence. Tarifs aux petits soins garantis.
Sur l’illustration, RuPaul devient la première Drag icone à recevoir une étoile sur le boulevard des célébrités à Hollywood. Voir le site: nme.com/news/tv/rupaul-first-drag-queen-hollywood-walk-fame-star-2268938 Mar 19, 2018.